©Kiriko Nananan

samedi 27 septembre 2014

Ton grand bal




Les ombres grandes sous les arbres
et des paillettes dans tes yeux
psalmodies de danseurs
aux sueurs embrassées
Six mois de vide
peau en dérive
corps frôlé d'autres corps
Six mois loin de moi-même
des boucles de nuit de mon jumeau diabolique
Six mois d'élans vers d'autres planètes
aux abysses de peau douce
Six mois yeux bleus
peau claire peau de miel
Six mois à oublier ton grand corps dans d'autres corps
y revenir comme on retrouve un port

Tes oscillations obstinées
tes ruches d'or et tes gratte-ciels
tes rivières folles ou canaux domestiques
tes petites étrangères
fraîches fées sans empreinte
sans nord et sans oblique

Tu gravites autour de cet humus
sans jamais laisser tes pieds
caresser les mousses du fleuve léger
tes pieds flammèches
tour du monde de terriens ailés

Beaucoup de mots déjà entendus :
il y aura une maison sans doute
du cidre du miel et des chants suspendus
des dentelles de pierre des amers des marées
peut-être une de tes petites fées
Tes mots trompeurs
six mois sans les goûter
et ils n'ont pas changé.


Photo : guinguette, source : Saveurs du net

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