©Kiriko Nananan

mercredi 11 janvier 2017

Au pays du temps immobile

Au pays du temps immobile
homme
tronc contre lequel je me love toute entière
écorce palpitante

Sa peau porte les goûts
du dehors et du dedans
frère de ventre doré

Sa densité
l’espace rempli entre les parois de peau fine

Les brumes murmurent dans ses cheveux
le silence de la neige
chant des torrents sur les rochers
son âme-serpentine

Fixes
les yeux sans compromis
troncs alignés au vent des précipices
fine flèche ébouriffée
qui chante les luttes du crépuscule

Homme debout
            - aigle -
le ciel brûle.



Homme du rêve
trou d’eau au désert parmi les lignes de chant
Bras de sève
bras de foudre
avant-bras de soleil levant

La nuit s’accroche à ses cheveux
ses jambes hardies mangent la colline
et les vestiges du temps
À la bouche
un jus de mûres dodues
il regarde l’horizon couler
accompagne le vent.

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