©Kiriko Nananan

vendredi 11 décembre 2009

Assise au bord des mondes

Assise au bord des mondes
j’ai vu
les bergers de l’âme
tutoyer les hauteurs ourlées des nuages
transhumance dans mes terres intérieures

Dans le berceau des frondaisons fraîches
inondés de poudre d’or
des hameaux au creux des vallons
- les violons dormaient encore
au fond des coffres

Portée par des arbres aux bras immenses
écouter l’écho de la pierre
sous les fougères sombres
violente caresse palpitante d’écorce

Dans l’ivresse des moites mélodies
je sens encore
le froissement d’ailes dans mon ventre
des doux fantômes convoqués

Assise au bord des grèves immenses,
devant moi je vois s’avancer
le front des tempêtes



Inspiré par Plijidi et Tremargat

2 commentaires:

  1. Grande sensibilité, encore dans ce poème. Et les mots pour dire cet ailleurs que l'on perçoit dans ces paysages, et ce trouble que l'on ressent au creux de soi.
    Mais ne laisse pas trop approcher de toi ce front des tempêtes. Tu as les ressources pour tenir face à elles.

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  2. Merci beaucoup cher(e) anonyme ! C'est très gentil.

    Voilà un nouveau point de vue sur mon texte, c'est toujours agréable. Ceci dit, il ne faut pas forcément prendre ce que j'écris au pied de la lettre. En l'occurrence il s'agit d'une "vision", pas forcément quelque chose de directement autobiographique (ni de négatif, d'ailleurs)...
    Autant de lectures que de lecteurs ! ;-) J'adore ça...

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