Il est un lieu de brumes
dans les montagnes bleues
Promontoire de pierre
noyé d’humides nuées
où le roc et le ciel
cinglés de brouillards lacérés
s’épousent en un silencieux sacrifice
où le jeune guerrier
laisse glisser sa vie
sur la roche mouillée
et la vierge se voue
au vent des vertiges
Là-bas
les falaises serties de pluie
s’ombrent de soupirs
Sous les sapins suintants
la pierre blessée
saigne
de souvenirs scarifiés
Le long deuil du peuple
égorgé