©Kiriko Nananan

dimanche 20 juin 2010

Averses ambiguës




J’aurais aimé dire
l’âme maternante des lilas
et les mystérieux rosiers sucrés
ce printemps

Mais

Il est passé
comme une averse
sur le Yeun Elez qu’il aime

comme ces oiseaux sans pattes
qui jamais ne touchent terre

comme la poudre d’or du couchant
sur les falaises de ses ancêtres
les baies les brisants les courants
et les saisons impudiques

Il hante les landes violettes
ne saurait se résigner
à la douceur domestique
du poney de manège

Il n’entend pas
se tendre les dendrites
et les vaisseaux de pierre

Il n’entend pas
mes paupières hurlant
dans les univers pulvérisés
par sa beauté immense

illimitée



Par-delà les tours de pluie
j’aurais aimé

un poème
à la place d’une épée




Photo 1 : Yann Renoult, série "Yeun Elez", source Flickr : http://www.flickr.com/photos/jazzinwb/
Photo 2 : Yann Renoult, idem
Merci à l'auteur de m'avoir permis de les publier ici

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