A un détail près
le monde n'a pas changé
en si peu de temps
A un détail près
ce matin est une réplique
grisaille à l'appui
du précédent
A un détail près
le poids écrasant la poitrine
ne s'est pas allégé d'un iota
A un détail près
l'on se sent toujours vivant
un peu plus
un peu moins
Le même équilibre
fragile ou non
A un détail près
celui de cette petite question entêtante :
Pourquoi cette feuille
ni plus jaune ni plus verte que les autres
est-elle tombée de l'arbre ?
Abdellatif Laâbi, Ecris la vie, La Différence, 2005.
©Kiriko Nananan
mercredi 28 avril 2010
mardi 27 avril 2010
La pourpre du guerrier
Dans la maison de verre
et de cieux délavés
la maison de miel clair
et de lierre embrassé
La vie calme s’écoule
dans la cour aux échos
Matins
élixirs de lumière
rosée des jours nouveaux
Fraîche attente vespérale
sous le ciel atlantique
Un petit nuage
isolé
comme un lapereau
A la fenêtre
la couleur des lointains
Tout au bord
des mystères d’un jardin
l’esquisse d’un corps de source
à qui accorder
la pourpre du guerrier
Reine de lumière
marchant entre les eaux
dans la maison de verre aux jours mauves
et de cieux délavés
la maison de miel clair
et de lierre embrassé
La vie calme s’écoule
dans la cour aux échos
Matins
élixirs de lumière
rosée des jours nouveaux
Fraîche attente vespérale
sous le ciel atlantique
Un petit nuage
isolé
comme un lapereau
A la fenêtre
la couleur des lointains
Tout au bord
des mystères d’un jardin
l’esquisse d’un corps de source
à qui accorder
la pourpre du guerrier
Reine de lumière
marchant entre les eaux
dans la maison de verre aux jours mauves
lundi 26 avril 2010
Dix-sept ans
Petite chambre crème et vide
si blanche si vide
hormis ce matelas
mes dix-sept ans
et toi
Toute la lumière du monde
et tout le temps du monde
sur nous ramassés
à la fin d’un été
si blanche si vide
hormis ce matelas
mes dix-sept ans
et toi
Toute la lumière du monde
et tout le temps du monde
sur nous ramassés
à la fin d’un été
jeudi 22 avril 2010
Avril
Lumière sur les bambous :
me parvient un parfum
de roseaux
de moulin
Goût de l'ombre
dans l'eau fraîche des rivières
Moucherons du couchant
quand approche
la nuit sucrée
et bourgeons effrontés
gonflés à croquer
Une brise épicée distille
des idées melliflues
de pistil irisé
Un soleil tiédissant indécent
me touille les sens
Chair en pénitence
veut voguer vers les viornes
et les nervures fauves
Je navigue en aveugle
louant la peau de pollen
et l'aigrelet verjus
Dans le murmure des fontaines
je retrouve
mon sang vivant de menthe
et sous les amandiers
un sourcier sorcier
couronné d'amarante
mardi 13 avril 2010
Passeur des eaux noires
En toi
passeur des eaux noires
des ruisseaux de venin
de magma
En toi
une mer au soleil
une impossible sieste
En toi
une ville bombardée
l’oeil de l’animal
et les haines pétrifiées
En toi
des poseurs de bombes
nés dans la rouge rage
de mes entrailles affamées
pour l’ultime bataille
passeur des eaux noires
des ruisseaux de venin
de magma
En toi
une mer au soleil
une impossible sieste
En toi
une ville bombardée
l’oeil de l’animal
et les haines pétrifiées
En toi
des poseurs de bombes
nés dans la rouge rage
de mes entrailles affamées
pour l’ultime bataille
samedi 10 avril 2010
Adieu au Graslei
Mes joues trempées éternellement,
éternellement plues,
la pluie éternellement :
le quai de la Lys
sous ses frileux plaids à carreaux.
Roi de terre et de pollen (Meerhem 2)
Roi de terre et de pollen
des vallées du rêve
il revient force intacte,
et dans mon dos me donne
la chaleur de ses bras immortels.
Certain soir d’été sur une terrasse
aux heures ambigües
où le basilic embaume
les frissons bien gardés,
ces mêmes bras terre et feu
avaient fait le tour du monde
pour m’en ramener
des pommes d’or et des secrets.
Dans sa violente présence,
pour un instant
ne pas être de passage,
dissoute dans le vrai de ma peau en fusion
par ses mains de silence.
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